Comment
analyser un son à l'aide de flammes ?
Tous
ceux qui possèdent une cuisinière à gaz ont pu constater ce fait
banal : plus la pression du gaz est élevée, plus la flamme
obtenue est longue. C'est ce phénomène simple qu'utilise
l'analyseur de Kœnig, d'une manière extrêmement astucieuse.
Les
sons produits par les instruments de musique, la parole ou tout
autre bruit de machine ou de vibration mécanique sont en réalité
constitués d'un ensemble de composantes élémentaires. Le son
comporte généralement une composante fondamentale dont la
fréquence, c'est à dire le nombre d'oscillations par seconde, est
la plus basse, et définit la hauteur du son (on parle alors de
fréquence fondamentale) mais aussi des composantes harmoniques dont
les fréquences sont des multiples de.la fréquence fondamentale.
L'importance relative de ces différentes composantes varie avec le
type d'instrument et caractérise son timbre qui nous permet de
l'identifier. L'ensemble de ses composantes constitue ce que l'on
appelle communément le spectre en fréquence du son. Analyser un son
consiste donc à séparer ses différentes composantes. Aujourd'hui,
ce travail est accompli à l'aide d'une instrumentation complexe
associant une transformation mathématique, dite transformation de
Fourier, et un traitement informatique du signal.
Mais
qu'en était-il à l'ère pré-informatique et pré-électronique ?
Les chercheurs de ces temps ont déployé des trésors d'inventivité
pour résoudre le problème.
L'analyseur
de Kœnig en est l'illustration : il est constitué d'une
batterie de cylindres dont on peut faire varier la longueur à l'aide
d'un piston. Tout comme dans un instrument de musique à vent, ce
réglage permet d'accorder le cylindre sur une note donnée. Le son à
analyser est produit devant les cylindres et si l'une de ses
composantes élémentaires a une fréquence sur laquelle est accordé
l'un des cylindres, un phénomène de résonance a lieu et l'air
présent dans le cylindre se met à vibrer. Chaque cylindre étant
raccordé à un dispositif de flamme vibrante, il suffit alors
d'enflammer le gaz et d'observer les vibrations de la flamme
associée. Si la flamme vibre c'est que le son contient bien une
composante à la fréquence de résonance du cylindre considéré.
En
observant l'ensemble des flammes on obtiendra alors l'image du
spectre en fréquence du son. Un dispositif à miroir tournant permet
ensuite de visualiser le mouvement des flammes. Il ne reste plus
alors qu'à procéder à l'analyse du spectre en visualisant le forme
des flammes dans le miroir.
L'appareil
de Kœnig conservé par le laboratoire GIPSA-lab sur le campus de
Saint-Martin d’Hères est ainsi le premier analyseur de Fourier ...
à
gaz !
Retrouvez
cet objet en visitant la galerie Sciences et technique d’Aconit
(Association pour un conservatoire de l’informatique et de la
télématique à Grenoble) sur son site web :
db.aconit.org/dbgalerie, ou en visitant
le musée du GIPSA-Lab (www.gipsa-lab.fr)
sur rendez-vous.
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