Un super aimant

Histoire d’un super aimant

C’est l’histoire d’un beau bébé : 4 tonnes d'acier (structure), de cuivre béryllium (aimants), de fibre de verre, de matériaux isolants composites et de colle haute performance. Son installation a nécessité une hauteur de plafond de 5 mètres, l'aimant devant être installé à 2 mètres du sol et enfermé dans une caisse en bois pour protéger les utilisateurs des nuisances sonores et pour assurer la sécurité électrique.

Ce super aimant construit au Laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses de Grenoble est une coproduction du CNRS et du Max Planck Institut de Stuttgart (Allemagne), qui en ont assuré le financement. Mis en place en 1980, il a été spécialement conçu pour les besoins de la recherche, dans le but de produire en continu des champs magnétiques intenses alimentant des expériences scientifiques.

Cet aimant est remarquable pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'en son temps il a battu un record de champ magnétique (24 teslas, 480 000 fois le champ magnétique terrestre, pour une puissance absorbée de 12 mégawatts) , mais aussi et surtout parce que cet aimant est orientable, l'axe du champ pouvant être orienté suivant deux axes : vertical pour les expériences classiques ou horizontal pour des expériences d'optique sous champ magnétique intense. Le dispositif d'orientation, unique pour un aimant de cette taille, lui conférait une grande souplesse d'utilisation. En règle générale, le type d'expériences nécessitant des aimants horizontaux sont des expériences touchant au domaine de l'optique, tandis que les aimants verticaux permettent tous les autres types d'expériences.

Depuis sa mise à la retraite, en 1990, la construction de ce type de matériel a été abandonnée, car son utilisation était trop lourde, complexe et coûteuse. Reste que cette machine, aujourd'hui démontée a constitué en son temps une prouesse technique. 

L'aimant ouvert, en cours de montage, en position horizontale (photo Hans Schneider-Muntau)

 (Chronique parue dans le Dauphiné Libéré)